Du 10 au 13 juin passé se tenait à Sherbrooke la 69eme conférence annuelle de la Société Canadienne des Microbiologistes. Faisant partie du comité local d’organisation avec Vincent Burrus et Louis-Charles Fortier, j’ai été très impliquée dans tout le processus. Le programme scientifique était de très grand calibre, avec des conférenciers et conférencières intéressés et intéressants, et beaucoup d’échanges scientifiques. Les étudiant(e) des nos laboratoires respectifs ont donnés un coup de main incroyable au bon déroulement de la conférence, notamment en organisant le mélangeur étudiant, en répondant aux 1001 questions des conférenciers au bureau d’accueil, en plaçant des indications sur le campus, et j’en passe. David et Vincent ont aussi présenté leur projet par affiche, et ont reçu plusieurs rétroactions positives. Ce fut une expérience enrichissante, stimulante, et un peu épuisante, pour tous !!
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Les plus récents résultats de Vincent, étudiant au doctorat, ont récemment été acceptés dans la revue MPMI (Molecular Plant-Microbe Interactions)! Ces travaux caractérisent la germination et la sporulation de Bacillus subtilis sur les racines d’Arabidopsis thaliana. Nous avons observé que des spores inoculées sur des graines d’A. thaliana germinent rapidement, mais les bactéries ne persistent pas longtemps dans l’état végétatif, puisqu’elles sporulent quelques jours plus tard. Par ailleurs, les plantules d’A. thaliana semblent induire la sporulation des B. subtilis qui les entourent lorsqu’il y a contact direct entre les plantes et des bactéries promotrices de la croissance des plantes (PGPRs). Cette étude fondamentale a une résonance importante à un niveau pratique, puisque les biofertiliseurs à base de Bacillus sont appliqués sur les plantes sous forme de spores. Cependant, la persistance de cet état dormant, possiblement moins bénéfique pour la plante, n’a jamais été examinée. Notre étude est une des premières jetant un regard sur la question, et elle permettra d’optimiser l’utilisation de Bacillus comme bactérie bénéfique aux plantes. Intéressé d'en savoir plus? Allez voir ici. Félicitation Vincent!
Le premier article d’une longue série (soyons positif !) issu d’une collaboration avec mon collègue Jean-Philippe Bellenger, du département de chimie de l’Université de Sherbrooke, a été récemment accepté dans Applied and Environmental Microbiology. Les techniques mises au point par notre étudiant au doctorat Adrien Rizzi combinent élégamment chimie analytique (ICP-MS - inductively coupled plasma mass spectrometry) et microbiologie, ce qui nous permet de suivre en parallèle la quantité intracellulaire de fer, la formation de biofilm et la croissance de B. subtilis à l’intérieur d’un biofilm. Ces techniques nous ont permis de démontrer qu’en milieu liquide sans agitation, les sidérophores et le biofilm sont tous deux requis pour que Bacillus subtilis puissent efficacement récupérer le fer du milieu. Cette observation suggère que les biofilms bactériens ont un rôle important pour la récupération du métal limitant qu’est le fer dans l’environnement naturel. Vous pouvez en lire plus ici.
La neige est arrivée très tôt à Sherbrooke cette année, heureusement nous avions quelques belles nouvelles pour nous garder au chaud. Suite à l’invitation de Zhihui Xu, j’ai participé comme présentatrice invitée au “International Workshop on Plant-Microbe Interactions in the Rhizosphere”, organise par la Nanjing Agricultural University en Chine, non loin de Shanghai. Cette opportunité extraordinaire m’a permis de tisser des liens et de faire des premiers pas collaboratifs avec les chercheurs du laboratoire de Qirong Shen. J’en ai aussi profité pour discuter science avec les autres chercheurs et chercheures présent(e)s, et notamment mon ancien mentor Pr. Roberto Kolter. Ce fut une experience très enrichissante, au niveau de la recherche bien sûr, et aussi pour explorer un coin de la Chine et apprendre comment se fait la science là-bas. La possibilité d’échanger avec des scientifiques de partout à travers le monde constitue certainement un des plus beaux avantages à être chercheure universitaire. La deuxième belle nouvelle? Je vous la partage, dès que le lien pour l’article sera accessible!
Plus tôt cet automne, nous avons publié dans le journal mSphere (ASM open access) un nouvel article décrivant comment la formation de biofilm chez B. subtilis stimule le transfert de l'élément intégratif et conjugatif (ICE) ICEBs1. Cette conjugaison très efficace n'est pas due à une augmentation de l'activation de ICEBs1, puisque les taux d'excision ne sont pas affectés par la formation de biofilm. De façon intéressante, nous avons observés que la production de matrice extracellulaire par les cellules réceptrices, mais pas par les cellules donneuses, est crucial pour un transfert conjugatif efficace. Nos travaux ont des implications majeures pour la compréhension du transfert horizontal de gènes en conditions environnementales. Peu d'articles décrivent la conjugaison à l'intérieur de biofilms, et aucun de ceux-ci n'a examiné le transfert des ICEs. Pourtant, ces éléments sont les plus prévalent dans les génomes bactériens, et sont fortement impliqués dans le transfert et l'acquisition de gènes de résistance aux antibiotiques. Nous avons effectué cette caractérisation de transfert en contexte natif, i.e. sans activation artificielle de l'excision de ICEBs1, ce qui est rarement le cas pour une étude examinant des ICEs. Ainsi, nous démontrons que le biofilm est un mode de vie bactérien favorisant grandement le transfert génétique, et qui peut donc accélérer la dissémination de la résistance aux antibiotiques. Intéressé à en savoir plus? Voir l'article complet ici.
Plusieurs mouvements ont eu lieu cet été au laboratoire. D’abord, toutes nos félicitations à Jessica, qui a complété avec succès sa maitrise!! Aussi, Assena est retournée en Belgique suite à un stage très intéressant fait en partenariat avec Plant Select, une entreprise horticole. Cet automne nous accueillons David, qui effectuera un projet de maitrise sur l’implication des biofilms bactériens dans la maladie d’Alzheimer, ainsi qu’Alexandre qui fera un stage de six mois sur ICEBs1. Nous avons aussi envoyé des représentants à plusieurs congrès durant la belle saison. Vincent m’a accompagné au 11th International PGPR workshop à Victoria, où il a présenté une affiche sur la sporulation de Bacillus subtilis en contact avec les racines de plantes. Il a eu de nombreuses rétroactions positives pour ce projet, ce qui nous motive dans l’écriture de l’article. Frédéric est allé présenter ses travaux sur la transmission de ICEBs1 à l’intérieur des biofilms au congrès Plasmid Biology 2018 à Seattle, travaux récemment acceptés pour publication par ailleurs – à suivre! Finalement, Julie est allée nous représenter en Europe au 13th European Nitrogen Fixation Conference, qui avait lieu à Stockholm. Plusieurs rencontres et discussions intéressantes ont donc eu lieu un peu partout à travers le monde. Pour terminer, un peu de publicité ; à Sherbrooke en 2019 se tiendra la 69eme conférence annuelle de la Société Canadienne des Microbiologistes. Les sessions seront très variées, et couvriront à la fois des thèmes en lien avec la microbiologie environnementale et appliquée qu’avec la santé humaine et animale. Pour plus de détail, voir l’affiche ci-dessous.
Les fonds de recherche du Québec ont été généreux cette année avec le laboratoire et nos collaborateurs, nous octroyant des fonds pour trois projets qui nous permettront de développer recherches et collaborations innovatrices. Ces projets portent sur le transfert conjugatif à l’intérieur de biofilm (FRQ-NT Équipe), l’implication des biofilms bactériens dans le développement de la maladie d’Alzheimer (FRQ AUDACE) ainsi que la mise en place d’une collaboration et d’échange étudiants avec le laboratoire Glyco-MEV de l’Université de Rouen (FRQ-NT Samuel-de-Champlain). Notre petit labo développe donc de nouvelles branches (ou racines?) stimulées par la curiosité et la conviction que travailler en collaboration est crucial pour une recherche productive et innovatrice.
Vous voulez en savoir un peu plus sur la recherche en cours, et notre microorganisme vedette? L'université de Sherbrooke a récemment mis en ligne un podcast qui pourrait vous intéresser. Comme d’habitude, la session d’automne fut chargée dans le petit labo du D8, et même à l’extérieur de celui-ci. Martin et Julie sont de retour au labo pour entamer des études graduées, et nous avons accueilli en stage Jean-Sébastien, un stagiaire du programme de microbiologie à l’Université de Sherbrooke. Cet hiver Catherine, aussi au baccalauréat en microbiologie, viendra se joindre à nous pour poursuivre un projet au laboratoire. Début novembre, une petite délégation d’étudiants et moi a été aux Journées du Centre SÈVE, le colloque annuel de ce regroupement stratégique de recherche en sciences du végétal. Vincent y a présenté son projet dans le cadre du concours de présentations orales étudiantes, et a obtenu le premier prix dans la session « Productions agricoles et leurs impacts environnementaux ». Félicitation ! Nous sommes en pleine période d’écriture d’articles et de résumés à être soumis à des congrès, j’aurai quelques belles histoires scientifiques à vous partager d’ici peu ! Entretemps, allez jeter un coup d’œil sur notre nouvelle section « Etcetera » pour voir les différentes activités du labo, qui impliquent ou non la coupe PBB. En passant, la coupe est présentement dans mon bureau, mais j’ai l’impression que ça ne durera pas très longtemps…
Nous connaissons le mois de juin comme étant le temps des fraises et du début des vacances, mais il semble que juin soit aussi le temps des congrès de microbiologie! Nous avons donc envoyé des représentants du labo un peu partout.
Jessica et Maude sont ensuite allées représenter le labo à la conférence de la Société canadienne des microbiologistes à Waterloo, Ontario. Elles ont grandement apprécié l'expérience, et elles ont eu l'occasion de partager leur travaux de recherche lors de la présentation de leur affiche respective. Finalement, un dernier petit mot pour souligner que Frédéric s'est mérité une bourse de maîtrise des Fonds de recherche du Québec - Nature et Technologie lors du concours 2017-2018. Bon été à tous!
Amateures et amateurs de microbiologie, je vous invite à aller lire le blogue "Small things considered" par Moselio (Elio) Schaechter & Roberto Kolter. Pleins d'articles simples sur des sujets extrêmement divers de la microbiologie s'y retrouvent, et susciteront certainement votre intérêt. Récemment, j'ai particulièrement apprécié les articles sur les diverses propriétés assez spectaculaires de certains champignons (voir la série d'articles Fungomania) ainsi que l'entrevue avec le découvreur du système CRISPR Francisco Mojica.
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Chercheure principale
Pascale B. Beauregard a obtenu son baccalauréat en biochimie à l'Université de Montréal (2002), et a complété une thèse de doctorat sous la direction du Dr Luis Rokeach (2009, Université de Montréal). Elle a ensuite effectué un stage postdoctoral à Harvard Medical School (2010-2014, Boston) avec Dr Roberto Kolter, où elle a commencé à explorer les interactions entre les bactéries et les racines de plantes. En 2014, Dr Beauregard a joint le Département de biologie à l'Université de Sherbrooke, où son groupe de recherche examine une multitude de sujets en lien avec les biofilms bactériens. Archives
September 2023
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